Yannis Lantheaume Avocat
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10 ans, c’est le bilan !

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J’ai récemment fêté mes dix années d’exercice professionnel comme avocat, puisque j’ai prêté serment le 12/12/2012 (!).

L’occasion de faire un petit bilan sur le fonctionnement de mon cabinet, par un post de blog qui je l’espère sera utile à ceux qui ne sont pas encore clients, ceux qui le sont déjà, et de faire connaître ma méthode de travail, que j’ai affinée au fur et à mesure au cours de ces dix années.

1. Sélection des dossiers

Un avocat fait face à un choix cornélien : soit il accepte tous les dossiers qui lui arrivent, mais alors il ne comptera plus ses heures ou consacrera moins de temps à chacun de ses clients, au risque de perdre en qualité de travail, soit il ne les accepte pas tous, mais il lui faut alors trouver le point d’équilibre afin d’avoir un cabinet rentable, ce qui n’a rien de simple en droit des personnes dans le contexte économique que l’on connaît.

J’ai clairement opté pour la seconde solution, car je suis convaincu que plus un avocat accepte de dossiers, moins il aura le temps de les travailler, moins il aura par conséquent de chances d’obtenir gain de cause pour ses clients, plus il fera d’insatisfaits, et accessoirement plus il se rapprochera du burnout !

En quelque sorte, essayer de bien défendre 10 personnes plutôt qu’en défendre mal 100.

Le choix des dossiers se fait en fonction de l’intérêt juridique, de l’aspect humain, et même de considérations parfois « politico-citoyennes » (par exemple le choix de mener un combat contre les violences policières).

2. Réponse aux messages

De nombreux clients reprochent à leur avocat de n’être jamais disponible, de ne pas répondre à leurs mails, de ne pas les rappeler, etc.

Il est vrai que le quotidien d’un avocat est particulièrement rythmé, les semaines sont souvent très chargées, faites d’imprévus, et nous avons parfois le sentiment de ne pas avoir suffisamment de 24 heures dans notre journée pour tout faire.

L’absence de réponse aux messages des clients ne résulte pas forcément de négligences ou d’une désinvolture de la part des avocats, mais simplement de la difficulté qu’ils ont à devoir s’occuper de tout dans un temps restreint, et du nombre de sollicitations auxquelles ils doivent faire face (sollicitations qui ont d’ailleurs explosé avec l’arrivée des mails…).

Là aussi, limiter le nombre de ses clients c’est se laisser la possibilité de ne pas être submergé, et de pouvoir ainsi répondre à leurs messages dans des délais acceptables.

C’est ce que je m’astreins à faire en répondant aux mails dans des délais généralement de 72 heures maximum, de même pour les messages téléphoniques laissés par les clients au secrétariat du cabinet, puisque je rappelle sous deux ou trois jours (en soirée, entre 19 heures et 20 heures :-).

3. « Reporting »

En succédant à des confrères (la succession d’avocat, c’est lorsqu’un client a déjà un avocat mais souhaite en changer), j’ai pu constater que beaucoup de clients insatisfaits de leur avocat leur reproche de ne pas les tenir au courant de l’évolution de la procédure.

Il est aisément compréhensible qu’un client apprécie et sois rassuré par le fait que son avocat le tienne au courant de tout ce qu’il fait pour son dossier, de toutes les étapes procédurales, a fortiori dans le cadre d’une affaire qui met en cause ses droits, laquelle peut être source d’un stress important.

Les anglais appellent cela le « reporting », ce qui signifie que l’on rend compte de ce que l’on fait.

Je fais en sorte de me tenir à cet aspect important de la relation avec un client, en lui transmettant systématiquement, dans un dossier numérique que je partage avec lui, les recours que j’envoie au tribunal (qu’il aura bien évidemment préalablement validés), les courriers du tribunal, les avis d’audience, les jugements, etc.

Cela lui permet d’ailleurs de constater les nombreuses démarches qui doivent être effectuées dans le cadre d’une procédure.

4. Honoraires

Un ressortissant étranger qui sollicite un avocat souhaite avant tout une défense de qualité, et, dans la mesure du possible, que son problème soit réglé grâce à la procédure que ce dernier va mettre en œuvre.

La question des honoraires, même si elle est bien évidemment importante, est donc toujours secondaire.

J’explique depuis plusieurs années à mes clients ce que recouvre l’honoraire, pourquoi les prestations d’un avocat peuvent paraître « chères », et ce que représente le coût de fonctionnement d’un cabinet.

La pratique que je développe est assez simple : un honoraire forfaitaire (et non pas « au taux horaire », car le client n’est alors pas en mesure de savoir ce que lui coûtera la procédure), dont le montant est précisé dès la première consultation, montant qui n’évoluera pas par la suite sauf exception, avec un honoraire qui peut toujours être réglé en plusieurs fois.

5. Implication

Certains avocats reprochent parfois à leurs clients de leur faire porter la responsabilité d’un jugement défavorable (« on a perdu au tribunal, c’est la faute de mon avocat »).

J’avoue ne jamais avoir trop compris cette position car je trouve au contraire qu’il est rarissime qu’un client reproche à son avocat d’avoir échoué au tribunal, à partir du moment où il est convaincu que celui-ci a fait le maximum pour défendre ses intérêts.

L’immense majorité des gens savent reconnaître l’implication de leur avocat, et savent aussi qu’il n’est pas possible, dans un combat judiciaire, de lui faire porter la responsabilité d’un résultat négatif, tout simplement car ce n’est pas lui qui prend la décision finale mais un juge !

Une implication sans faille permet à un avocat de démontrer à son client qu’il fait le maximum pour obtenir le résultat espéré. Quand cette implication ne fait pas défaut, le client « pardonnera » toujours à son avocat une procédure qui finalement n’aboutit pas favorablement.

L’implication dans un dossier, c’est aussi ce qui permet d’établir une bonne relation de confiance.

6. Confiance

Du haut de mes dix petites années d’expérience j’ai compris que le principal élément qui fait une relation de qualité entre un avocat et son client, c’est la confiance.

Cette confiance se construit dès la première consultation, raison pour laquelle celle-ci ne doit selon moi pas durer seulement 20 ou 30 minutes mais davantage (de 45 minutes à 1 heure au sein de mon cabinet), afin d’apprendre à se connaître, de mettre tous les problèmes sur la table, de répondre à toutes les questions, de faire de la pédagogie, etc.

Mais la confiance se mérite, il faut donc qu’un client n’ait aucun doute quant au fait que son avocat va déployer toute son énergie et ses compétences pour le défendre. En échange, un avocat doit aussi avoir confiance dans son client, il s’agit d’une relation réciproque !

***

Limitation du nombre de dossiers pour traiter au mieux chacun d’entre eux, réponse aux clients dans des délais brefs, reporting systématique dans le cadre d’une procédure, honoraire forfaitaire dont le montant est précisé dès le premier rendez-vous, implication de tous les instants, soin apporté à la relation de confiance… voici donc les recettes que j’essaierai de continuer à appliquer pendant les dix prochaines années !

😊

***

Yannis Lantheaume
Avocat au barreau de Lyon
www.lantheaume-avocat.fr

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